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vendredi 22 août 2008

Le dalaï-lama a rencontré Carla Bruni

Le dalaï-lama a accueilli Carla Bruni-Sarkozy vendredi matin au temple bouddhiste de Lérab Ling à Roquedonde (sud de la France). A son arrivée, l'épouse du président français a effectué avec le leader spirituel tibétain une procession autour de l'édifice religieux. Bernard Kouchner et Rama Yade étaient aussi présents. Le ministre des Affaires étrangères et la secrétaire d'Etat aux droits de l'homme devaient également rencontrer le dalaï-lama. Arrivé discrètement le 11 août, sans accueil officiel, le dalaï-lama a mené en France une tournée à vocation pastorale qui doit s'achever samedi. (SWISS TXT) Le dalaï lama a inauguré vendredi le temple de Lerab Ling à Roqueredonde (Hérault) en présence de Carla Bruni-Sarkozy, avant de s'entretenir à huis clos avec Bernard Kouchner. C'était sa première rencontre avec un membre du gouvernement français depuis son arrivée en France le 12 août dernier. Outre le ministre des Affaires étrangères, l'épouse du chef de l'Etat et la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme Rama Yade participaient à cette rencontre.

Le président Nicolas Sarkozy avait fait savoir qu'il ne rencontrerait pas le dalaï lama lors de sa visite en France, pour ne pas froisser la Chine. Aucune rencontre politique n'était donc prévue, autre que celle à huis clos avec des sénateurs français le 13 août et celles avec des membres de l'opposition, jusqu'à ce que Bernard Kouchner annonce finalement il y a quelques jours qu'il comptait rencontrer le dirigeant tibétain dans l'Hérault. "Je lui ai dit qu'il était toujours le bienvenu en France", a déclaré M. Kouchner avant de quitter le temple tibétain de Roqueredonde, situé à 70km au nord de Montpellier, au pied du plateau du Larzac.

Le dalaï lama "est concerné par la situation qui règne en ce moment au Tibet", a déclaré de son côté le moine Mathieu Ricard, interprète du dalaï lama. "En parallèle aux Jeux olympiques, il y a une certaine forme de répression extrêmement brutale qui continue a régner", a-t-il accusé. "La situation est grave". Le secrétaire général de Reporters sans Frontières (RSF) Robert Ménard a dénoncé vendredi une "mascarade": Mme Bruni-Sarkozy "n'a rien à faire dans cette histoire-là (...) C'est un lot de consolation qu'on a proposé au dalaï lama parce qu'on a honte du comportement qu'on a vis-à-vis de lui", a-t-il estimé lors d'une conférence de presse à Paris. Dans un communiqué, Faouzi Lamdaoui, secrétaire national du Parti socialiste à l'égalité a aussi fustigé vendredi une "grave dérive dans la peoplisation" et une "opération de communication dérisoire". "Mme Carla Bruni-Sarkozy est certainement une belle voix, mais elle n'est pas la voix de la France", rappelle-t-il. Nicolas Sarkozy doit recevoir le dalaï lama le 10 décembre prochain à Paris avec l'ensemble des prix Nobel de la paix, selon le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Roger Karoutchi.

Avant de rencontrer M. Kouchner, le dalaï lama a inauguré le temple de Lerab Ling de Roqueredonde. Outre Carla Bruni, Bernard Kouchner et Rama Yade, le maire (UMP) de Bordeaux Alain Juppé était présent. Côté people, Ines de la Fressange, Maud Fontenoy et Line Renaud étaient annoncées. Fermé au public par plusieurs barrages de gendarmerie, le site avait pris des allures de camp retranché. Dans une interview accordée par le chef spirituel tibétain au quotidien "Le Monde" daté de vendredi, le dalaï lama fustigeait notamment le "projet de répression brutale" des autorités chinoises au Tibet. "Depuis le début des émeutes, le 10 mars, des témoins fiables ont pu établir que 400 personnes ont été tuées dans la seule région de Lhassa", a-t-il accusé. Le joyau du temple inauguré vendredi matin est une statue de sept mètres de haut du Bouddha, fabriquée en Birmanie. Ce temple, où le dalaï lama s'est déjà rendu en 2000 pour bénir le site, a ouvert ses portes en juillet 2006, après trois ans de travaux.

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